Xavier, 50 ans, séropositif, décrit la relation de confiance qui le lie à son médecin. Il explique la nécessité de l’échange et de l’écoute. La relation entre le patient et son médecin n’est pas spontanée, elle se construit peu à peu en tenant compte des attentes des deux parties. « Quand on va voir son médecin, ce qui est important, c’est de penser aux questions qu’on va lui poser. »Selon Xavier, il est essentiel de lister ce qu’on a besoin de savoir et d’anticiper ce que le médecin doit savoir au sujet de son patient pour répondre à ses questions et adapter le traitement. C’est cette confiance et cette transparence qui permettent d’adapter au mieux le traitement. Comprenez comme Xavier qu'il est important d'établir une relation de confiance avec votre médecin. Le médecin doit être attentif aux éventuelles contraintes induites par le traitement. Pour Xavier, le médecin ne doit pas négliger les effets secondaires qui « pour moi, dans ma vie quotidienne, peuvent être importants, parce que ce sont des effets qui sont là tous les jours ».
Le médecin doit écouter et répondre à son patient, y compris lorsqu’il traverse des moments difficiles et qu’il néglige son traitement.« J’attends de mon médecin qu’il puisse entendre quand je lui dis que j’ai eu des difficultés dans ma vie et que je n’ai pas pris le médicament à un moment (une journée, plusieurs jours), parce que, là, ça n’allait pas du tout. » Le médecin ne se pose pas en juge, mais il doit informer son patient des conséquences que cela peut entraîner. Le médecin n’est pas le seul interlocuteur à s’inscrire dans la relation avec le patient pour l’aider à résoudre les problèmes qui se posent. « Il y a aussi d’autres gens dans l’équipe médicale : ce peut être le diététicien, ce peut être le psychologue. Il y a aussi beaucoup de ressources à l’extérieur », précise Xavier. Le médecin doit être à l’écoute des doutes et des inquiétudes de son patient, même s’il ne parvient pas à les formuler. En exprimant ses doutes, le patient attend de son médecin qu’il lui propose une alternative. Pour Xavier, lorsque l’échange avec le médecin n’est pas figé, qu’il est ouvert à d’autres pistes d’approfondissement, de nouveaux examens, de nouvelles réflexions, voire à l’intervention d’autres interlocuteurs, c’est la preuve d’une relation réussie. « Ça devient intéressant, c’est une véritable relation. » Le médecin n’a pas réponse à tout. « Moi, je n’attends pas de mon médecin qu’il me donne toutes les solutions, mais qu’il soit un expert qui va m’éclairer pour une partie des réponses, et je sais que l’autre partie je vais la trouver ailleurs », conclut Xavier. Docteur Nadine KtorzaPraticien attachée, service des maladies infectieuses, hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP).« Comme on l’a vu à travers ce témoignage, la relation médecin-patient est une relation complexe et, comme toute relation humaine, elle se base sur la confiance. Particulièrement entre le médecin et le patient qui va devoir raconter beaucoup de choses de sa vie. Un climat de confiance s’instaure avant tout par l’attitude bienveillante du médecin qui va permettre au patient d’exprimer ses doutes, de poser ses questions.Traiter un patient, c’est comme travailler en équipe. Personne ne forcera jamais quelqu’un à prendre des médicaments. Un médecin ne met pas les comprimés dans la bouche d’un patient, ou ne le force pas à venir pour une prise de sang, ou ne le force pas à revenir à la consultation en temps et en heure. Donc, c’est son propre désir, sa propre envie de se traiter, de s’en sortir qui va le faire venir. C’est au médecin de faire passer ce message auprès du patient et, quand ça marche, c’est une relation réussie. »La section commentaire est fermée.
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Mars 2018
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